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jeudi 7 novembre 2013

Poutine renverse le cours de la lutte contre la corruption "libéralisée" par Medvedev

Voir: http://izvestia.ru/news/560148

La conscience du rôle central de la lutte contre la corruption pour renforcer l'Etat de droit n'échappe à personne. Ce qui pose plus de difficultés, est le choix des moyens de lutte, car ici la vision politique entre en scène. Medvedev, partisan d'une libéralisation de la politique pénale, avait transcrit ses idées dans la lutte contre la corruption, dont l'inefficacité a été reconnue au plus haut niveau et dans les différentes structures concernées. La décision a finalement été prise de repenser en profondeur les mécanismes de lutte contre la corruption.
 
L'échec de la politique initiée par Medvedev s'appuie sur les résultats chiffrés de la lutte contre la corruption. Selon les données du ministère de l'intérieur, dans la première moitié de l'année 2012 ont été enregistrées 34049 affaires liées à la corruption et le chiffre a baissé pour la première moitié 2013 à 29501, ce qui n'est pas lié avec une baisse de l'activité de corruption. De plus, seulement 8% des personnes convaincus de corruption ont été condamnées à une peine privative de liberté, les autres, dans une logique de libéralisation, n'ont été condamnées qu'à une amende, qu'ils ne paient pas la plupart du temps en s'appuyant sur des vides législatifs.
 
Il semble donc important de modifier le cours de la lutte contre la corruption, celle-ci devant être systémique pour être efficace. Les personnes tentées doivent comprendre qu'elles ne resteront pas impunies. Un durcissement de la législation est ainsi en cours de préparation, revenant à une conception moins "libérale" du rôle de l'Etat. Il est par ailleurs nécessaire, afin d'en renforcer l'efficacité, de mieux répartir et préciser les compétences des différents organes intervenants, à tous les stades, notamment celui de l'enquête. Mais les moyens de la Procuratura, dont le rôle est celui de la surveillance de la légalité, doivent également être renforcés.
 
En dehors des moyens juridiques, il est également important de travailler l'image de l'Etat, pour sa détermination ne soit pas remise en question. Le fait que différents acteurs du processus commencent à s'exprimer dans les médias avant qu'une décision de justice ne soit prise ou même avant que l'affaire ne soit examinée par la justice donne une très mauvaise image dans la population. Et la raison en est simple. Les affaires complexes de corruption prennent du temps, pour que tous les faits soient établis et prouvés, que la liste des personnes concernées soit établie. Et lorsque les représentants du pouvoir s'expriment trop tôt, le temps de l'enquête donne l'impression d'une impunité, car le lendemain la personne soupçonnée n'est pas en prison. Et elle ne peut pas l'être. Car dans un état de droit il faut aussi respecter les règles. Il a alors été demandé de ne pas utiliser les affaires retentissantes pour se faire une opération de communication, mais plutôt de travailler à la réunion des preuves nécessaires.
 
Ainsi, la manière de travailler doit changer. Le principe de transparence, fondamental pour que la population soit au courant des actes et décisions des pouvoirs publics, s'arrête là où commence la publicité personnelle, la politisation des affaires pénales dans un but personnel. Autrement dit, le message est clair: faites moins de bruit et soyez plus efficace. A suivre ...

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