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mardi 24 septembre 2013

Conditions de détention: les Pussy Riot et l'absence d'analyse objective comparée des conditions de détention

Voir: http://www.vedomosti.ru/opinion/news/16681551/nepotoplyaemyj-gulag

Les conditions de détention en Russie, bien que celle-ci soit loin d'être une exception, sont difficiles. Rappelons que, en France, le taux de surpopulation carcérale est de 113% et que notre beau pays tient le record européen du taux de suicide en prison. Quant à l'activité professionnelle en prison, selon l'Observatoire International des Prisons (OIP), "le rapport souligne le manque d'activités en prison, «moins d'une personne sur 11» bénéficiant selon l'OIP d'une formation professionnelle et «moins d'un quart des détenus» exerçant un emploi, dans «des conditions de travail dignes du XIXe siècle au regard du droit». " (voir http://www.lefigaro.fr/actualite-france/2011/12/07/01016-20111207ARTFIG00763-les-conditions-de-detention-se-degradent-en-france.php). Quant aux Etats Unis, Amnesty International a épinglé les conditions de détention provisoire, assimilées à des traitements cruels, parfois assimilés à des traitements inhumains et dégradants, en raison d'un isolement excessif. "En février dernier, Amnesty International a exprimé ses inquiétudes dans une lettre au ministre américain de la Justice, Eric Holder, arguant que cet isolement prolongé, conjugué aux autres privations imposées aux détenus de cette unité, s'apparentait à une forme de traitement cruel, inhumain et dégradant." (Voir: http://www.amnesty.org/fr/library/asset/AMR51/030/2011/fr/01e1cb0f-f2d6-4a92-8363-1ac3db9ba761/amr510302011fr.html). Et selon Human Rights Watch, le taux de violences, d'agressions et de viol est très important dans les prisons américaines (officiellement 4,5% de viols). Il semblerait que en 2000, 34000 personnes aient été agressées, sachant que le nombre réel doit être multiplié par trois ou quatre (voir http://www.kapwest.com/conditions-de-detention-aux-etats-unis.html).
 
Tout ceci pour remettre le débat des prisons en Russie dans son contexte. Mais revenons à nos Pussy Riot. Leurs conditions de détention leur sont difficiles à supporter. On peut l'imaginer, c'est bien dommage, mais elles sont les mêmes pour tous les détenus du pays. Si solution il faut trouver, elle doit être systémique.
 
Or, en s'appuyant sur le précédent de Maria Alekhina, qui a pu être transférée et obtenir des conditions plus légères après une campagne médiatique et de nombreux courriers de défenseurs des droits de l'homme, l'autre Pussy Riot tente la même chose. Pour cela, elle annonce une grève de la faim. Pourtant, il semblerait que tout ne se passe pas en douceur.
 
La responsable de l'établissement où est incarcérée Nadejda Tolokonnikova se retourne contre son avocat et son époux pour tentative de corruption et désorganisation du fonctionnement de la prison, lors de leur dernière visite, tendant à obtenir pour leur N. Tolokonnikova un régime spécial de détention, plus conforme à sa fragilité. Refus de la prison, Nadejda pour sa part accuse de menaces à son encontre l'administration pénitentiaire. Bref, une sale histoire, une de plus.
 
Mais ce qui intéressant, est l'interprétation donnée dans le journal Vedomosti. Ainsi, les affaires comme celles de Khodorkovsky ou de Pussy Riot, avec leur médiatisation, ont permis de mieux faire connaître en Russie la réalité des prisons, position reprise par ce journal d'un membre de The New Times. Pourtant, on notera que les lettres de soutien venaient non pas de simples personnes qui, spontanément, envoyaient des courriers indignés par leurs conditions de détentions aux membres Pussy Riot, mais par des défenseurs des droits de l'homme, des structures organisées et fonctionnant dans ce but, professionnellement. Enfin, les conditions du système pénitentiaire russe sont stigmatisées, sans même chercher à montrer comment cela fonctionne dans d'autres pays. Notamment aux Etats Unis qui détient le record du nombre de détenus et voit se développer des prisons privées, pays dans lequel des normes fédérales sur les conditions de détention font défaut et où des commissions de surveillance n'existent pas dans tous les Etats. Si analyse il doit y avoir, et elle est nécessaire, elle doit être comparative. Sinon, les données apportée ne concernent que le cas particulier visé, qui n'est révélateur que de l'importance que la presse veut lui donner.

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